Le gentleman cambrioleur serait-il venu au Millénaire de Cluny en 1910 caché sous les traits du Prince Paul Sernine ? Quel lien peut-il y avoir entre Cluny et Lupin…
On aurait bien aimé vous raconter l’histoire d’Arsène Lupin caché parmi les invités du Millénaire de l’abbaye de Cluny ou une autre histoire sortie de la plume de Maurice Leblanc… mais, vous l’avez deviné, c’était trop beau pour être vrai ! Cependant, c’est sous l’œil du réalisateur Jean-Paul Salomé que le monument Clunisois a un rôle de premier plan.
En 2004, Arsène Lupin prend les traits de Romain Duris, pour ce qui est déjà le 12e film inspiré du personnage créé par Maurice Leblanc en 1905. Pour son scénario, qu’il a co-écrit avec Laurent Vachaud, Jean-Paul Salomé s’inspire de plusieurs romans du gentleman-cambrioleur, dont La Comtesse de Cagliostro, Le collier de la Reine, et L’Aiguille creuse. Il y est question de crucifix et d’un mystérieux réseau d’abbayes permettant d’accéder au trésor perdu des rois de France.
Dans le film comme dans le roman La Comtesse de Cagliostro, la clef de l’énigme se trouve dans un « réseau » de sept abbaye du pays de Caux : Jumiège, Fécamp, Valmont… Mais contrairement au livre, la résolution de l’énigme passe, dans le scénario porté par Romain Duris, par la récupération de trois crucifix, chacun menant au suivant.
Ainsi, la première croix récupérée par Arsène Lupin le conduit à l’abbaye de Rouen où, après un vol spectaculaire, il comprend qu’il doit se rendre… à l’abbaye de Cluny ! Malheureusement, ni Lupin ni Duris ne mettront les pieds en Bourgogne. Dans le film, Arsène apprend ainsi que l’abbaye de Cluny est « un champ de ruine » et que le troisième crucifix, clef de l’énigme, se trouve au Louvre, où le conservateur veille jalousement sur lui.
Clef de l’énigme, le crucifix de l’abbaye de Cluny le sera doublement dans le film de Jean-Paul Salomé : après avoir permis à Arsène Lupin de résoudre le mystère du réseau des sept abbayes du pays de Caux, c’est encore lui qui lui ouvra les portes de l’aiguille creuse à Étretat !
Dans le roman, plus fidèle à la réalité du lieu, le cambrioleur doit jouer avec le relief pour atteindre l’entrée de la forteresse cachée des rois de France. Rien de cela pour Romain Duris, où c’est encore une fois le crucifix marqué « Abbaye de Cluny » qui lui ouvrira la porte du trésor grâce à une marque en forme de rosace… un autre symbole hautement lié à Cluny !
Captures d’écran : Arsène Lupin, réalisé par Jean-Paul Salomé (2004).
Photomontage (colorisé par clunisois.fr) : Millénaire de Cluny – le maire de Cluny Julien Simyan et le ministre (probablement Gaston Doumergue, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts) au concours de gymnastique.